Un mois entier passa.
Un mois où Jack n'avait plus cligné des yeux, plus respiré, plus dormi. Il n'était qu'une âme sans repère où se réfugier.
Il n'avait pas lâcher Lucie et Shion d'une semelle, sa haine envers eux augmentant chaque jour.
La maison qu'il avait tant aimée , a été Vendu.
Ils l'avaient vidée en riant, se moquant de la décoration, des souvenirs, de tout ce qu'il avait construit pendant tant d'années. Jettant ses affaires dans une fournaises, le pire, c'est quand Lucie feignait la triste devant ses proches qui lui donnait de l'argent pour l'aider .
<< Si seulement, ils savaient >> pensant Jack à chaque fois qu'il voyait cette scène que s'en a devenait pénible.
Deux semaines plus tard, ils se sont mariés.
Une cérémonie grandiose, somptueuse qui respirait la prestance
Luci portait une robe de mariée en dentelle avec des perles incrustées , celle que Jack a travaillé dur pour l'acheter mais qu'elle n'a jamais porté. En repensant, ils ont jamais fêté leur Mariage mais n'avait signé qu'un simple papier cette nuit-là à la municipalité.
Shion avait un sourire satisfait, comme si la vie de Jack appartenait enfin. Depuis qu'il a reçu la promotion à la place de Jack, plus il y réfléchit plus il se rend compte qu'il était comme le larbin de Shion. Faisant toutes ses tâches à l'entreprise à sa place, il croyait Shion à chaque fois qu'il disait avoir un empêchement ou quand il disait qu'il était malade. Il travaillait à sa place, pensant aider un ami alors que celui-ci couchait avec sa femme dans son dos.
En repensant au passé où il avait manqué tellement de choses, il se trouve idiot.
Jack les avait observés, silencieux, le regard vide.
Il pouvait rien faire en tant que spectre, à part faire bouger les rideaux et faire bouger quelques objets. Une situation frustrante , il n'était qu'un simple témoin.
Mais un témoin qui n'oublierait jamais.
Pour amasser plus d'argent, Shion avait rejoint un groupe criminel. Un sorte de gang du nom de " Black snak" . Vols, usures, escroqueries et délits de tout genre tant que ça pouvait ramener des billets.
Jack le suivait partout, comme une ombre.
Ce jour-là, dans un hangar abandonné, Shion plaqua un homme au sol.
Un pauvre père de famille, tremblant, couvert de sueur froide.
Ses mains jointes, il suppliait :
— Shion… je t'en prie… je n'ai pas encore l'argent… juste une semaine…
Shion ricana, accroupi à côté de lui, jouant avec un couteau.
— Une semaine ? Comme tu me l'avais dit la dernière fois ?
— Je… je jure que je paierai…
— Tu jures ? C'est marrant.
Il lui saisit les cheveux et approcha sa lame de son visage.
— Parce que moi, je ne crois plus les gens qui jurent.
L'homme hurla. Shion lui serra la gorge.
Les autres membres du gang riaient.
Jack regardait la scène, prisonnier dans son silence glacé.
Shion planta le couteau.
Une fois.
Deux fois.
Puis trois.
Le sang se répandit, lentement, à travers le sol humide.
Le souffle du pauvre homme devint faible.
Son regard se vida.
Sa dernière larme glissa sur sa joue.
Ses derniers mots furent " je..... suis... désolé"
Jack s'agenouilla à côté de lui, impuissant.
Il sentit son âme se détacher lentement, comme un fil qui se rompt.
Une brise glaciale parcourut la pièce.
Le gang partit, riant, laissant derrière eux un cadavre chaud et inutile. Il avait pris le peu d'argent qui restait dans le portefeuille de l'homme et avait jeté le corps dans une benne à ordures après avoir nettoyé les preuves.
Le silence retomba.
Jack regarda le corps.
Puis son âme qui dérivait au-dessus, fragile, tremblante, hésitante.
Une lumière pâle s'élevait doucement, prête à disparaître.
Jack murmura dans le vide :
— Je suis désolé.
Le fantôme de l'homme semblait l'entendre.
Ses yeux emplis d'une tristesse infinie se tournèrent vers Jack.
Puis il disparut, aspiré vers un ailleurs que Jack ne pourrait jamais atteindre.
Et un vide resta.
Le corps, abandonné.
Encore tiède.
Une idée noire naquit dans l'esprit déjà brisé de Jack.
Une idée enragée, immorale, désespérée.
Et elle prit racine comme un poison.
Jack approcha.
Son essence spectrale vibrait.
Il hésita un instant…
Puis entra dans le corps, comme une fumée sombre glissant sous une porte.
Le cadavre se crispa.
Les doigts se tordirent.
Les yeux morts se rouvrirent, injectés de noir.
Le corps de tordit de façon abominable, on pouvait entendre des craquements d'os, le corps se relever , les os brisé par les coups se replaçant.
Jack inspira — pour la première fois depuis sa mort.
Son nouveau souffle était rauque, douloureux, arraché à un corps qui n'était pas le sien.
Mais il était vivant.
VivANT.
Il leva la tête, et un sourire tordu étira ses lèvres.
— Cette fois… vous ne pourrez plus m'échapper.
Ses mains tremblaient, mais il les serra jusqu'à faire craquer ses jointures gelées.
Il regarda la porte du hangar, là où Shion et les autres étaient partis.
— Vous m'avez pris ma vie…
Maintenant, je prendrai les vôtres.
Dans les yeux du cadavre qu'il habitait, une lueur rougeâtre brilla.
Le premier feu de l'enfer de la vengeance.
Sa haine lui était devenue une colonne vertébrale.
Il avait du mal à marcher, les genoux retournés au sens littéral.
Il sortit du hangar.
La pluie tomba sur son nouveau visage.
Le tonnerre gronda.
Et dans sa voix déformée, résonna une promesse :
— Je les tuerai tous.
Jusqu'au dernier.
Je ne quitterai pas ce monde tant que leur sang ne coulera pas sur les ruines de leurs mensonges.
Il s'était juré qu'ils mouront de ses mains
