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Petite Sarah

selenya_crowell
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Synopsis
Sarah, 10 ans, vit un enfer quotidien : moqueries, coups, humiliations. Chaque jour, elle disparaît un peu plus dans sa solitude, cherchant un refuge qui n’existe pas. Jusqu’au soir où elle rencontre un chat étrange, aux mouvements impossibles et au sourire figé,Effrayée mais fascinée, elle l’adopte, lui parle, lui confie ses peines… Mais le monde humain est trop cruel : un jour, Sarah met fin à ses jours.La créature, incapable de comprendre la mort, regarde de loin, silencieuse.Il prend possession du corps de Sarah après sa mort définitive .Errant dans la ville nocturne, il apprend à parler, à marcher, à comprendre… et surtout à se venger de ceux qui ont détruit Sarah.Mais quand l’innocence se mêle à la mort, qui osera échapper à la peine alourdie
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Chapter 1 - Chapitre 1 : le chat, la fille et la mort

Sarah avançait dans les couloirs de l'école comme un fantôme.

Les rires, les murmures, les regards moqueurs la suivaient partout.

Chaque mot, chaque souffle semblait se transformer en critique.

« Trop grosse… », « Toujours à traîner… », « Bizarre… »

Elle baissait la tête, serrait ses bras autour de son ventre, essayant de disparaître derrière ses cheveux. On se moquait toujours d'elle à cause de son surpoids, elle avait beau essayé de maigrir, rien ne marchait.

À la maison, le contraste était cruel.

Ses parents la croyaient souriante, une petite fille ordinaire, attentive à ses devoirs.

Ils ignoraient tout de l'enfer qu'elle vivait chaque jour à l'école et elle préférait rien dire.

Comment raconter que ses camarades la frappaient pour un mot mal prononcé, pour une gomme tombée ?

Comment expliquer la haine pure, gratuite, que ses petits camarades pouvaient avoir contre elle.

Ce matin-là, la récréation fut un déluge de rires cruels.

Un groupe de garçons la bouscula violemment contre le mur, ses livres tombèrent au sol.

" Eh, tu es aveugle ? Ou tu as tellement grossi que tu sais plus marcher correctement ? Quelle sale truite"

Sarah sentit la chaleur des larmes lui monter aux yeux, mais elle les retint.

Elle savait que pleurer les rendrait encore plus cruels.

Alors, elle tourna les talons et s'enfuit, à la recherche d'un coin où disparaître.

Elle trouva un petit jardin derrière la grille du gymnase, un endroit que personne ne venait jamais.

Ses jambes tremblaient, ses mains étaient sales, son souffle court.

C'est là qu'elle le vit.

Un chat.

Mais pas un chat comme les autres.

Ses pattes étaient tordues, sa démarche étrange, presque maladroite.

Sa tête inclinée de travers et ce sourire… ce sourire humain, trop large pour être réel, qui lui glaçait le sang. Elle n'osait pas croisé son regard.

Pourtant, malgré l'horreur instinctive, Sarah s'approcha de cette chose.

Elle sentit quelque chose de familier dans cette créature.

Les autres chats qui s'éloignaient, le fixant avec peur… elle comprit.

Tout comme eux, elle avait peur de l'apparence de cette chose, et pourtant, elle ressentait une curiosité étrange et douce.

Peut-être qu'elle n'était pas seule à être rejetée pour ce qu'elle était.

Elle tendit un morceau de pain qu'elle avait dans son sac.

— Tiens Minou, t'es tout maigre. Tu dois avoir faim.

Le chat s'approcha du pain et le fixa pendant un moment. Sarah approcha sa main et baissa la tête du chat jusqu'à ce que le nez de celui-ci touche la nourriture.

— Eh bah, tu sais pas manger. Allez fait pas le timide

Le chat prit maladroitement le pain, ses dents scintillant dans la lumière du soleil filtrant entre les arbres.

Et pour la première fois depuis longtemps, Sarah sourit.

Elle commença à revenir chaque jour.

Elle lui parlait de tout et de rien, lui caressait les poils sales et emmêlés, et lui ramenait à manger . C'était un chat bizarre et plutôt effrayant mais Sarah n'en avait pas peur. Pour elle, ce chat était moins effrayante que le fait d'être méprisé constamment par ses semblables.

Elle avait enfin un ami.

Un ami qui ne se moquait pas de son surpoids.

Un ami qui ne jugeait pas sa solitude.

Mais la douleur humaine était trop forte.

Un matin, une humiliation de trop la brisa complètement.

Elle avait perdu espoir d'être aimé par ses camarades ou d'avoir des amis, elle devenait dépressive.

Personne ne vit les marques sur ses bras.

Personne n'entendit ses derniers mots murmurés dans le vide.

Et Sarah mit fin à sa vie, silencieusement, pour échapper à ce monde qui ne voulait pas d'elle.

Les informations télévisées parlèrent de son suicide.

Ses camarades de classe, ses enseignants, la ville entière découvrit son histoire tragique.

Et le chat… ne faisait qu'observer la situation

Assis loin du brouhaha des voisins, voyait l'ambulance porté un corps sur le brancard. Un homme et une femme, pleurant à chaudes larmes, suivaient les ambulanciers.

La créature, incapable de comprendre ce qui se passait faisait que suivre les gens.

Il resta plusieurs jours près de l'hôpital où Sarah fut amené.

Il observe le corps dans le cercueil transporté par deux hommes en noirs.

Il penche la tête, le sourire toujours là.

Il suit le cercueil.

Il regarda la cérémonie de loin, des tas de fleurs étaient déposé sur la tombe.

Personne ne le voit , debout dans un coin : les gens détournent le regard sans comprendre pourquoi.

Quand tout le monde s'est en allé, la créature grimpa sur la terre fraîche,

et creusa la tombe, entrant en l'intérieur comme si de rien n'était.

Ses yeux changea de couleur, prenant une teinte rougeâtre. Même si Sarah s'était pendu et était déclaré morte, le chat appuya sa patte sur le côté gauche de son cou, les yeux de Sarah s'ouvrit mécaniquement et le chat croisa son regard, possédant ainsi son corps.

Un craquement d'os se fit entendre.

Une respiration étrange se faisait entendre dans la tombe.

Des doigts qui bougent comme s'ils apprenaient à être humains.

Puis des yeux qui s'ouvrent :

Des yeux qui ne sont plus humains, mais qui

l'imitent parfaitement…

comme le chat imitait les chats.

La chose sort de terre, essayant de sortir de force, elle se casse les os mais les remettent en place sans difficulté. Les tendons craquant, les doigts se remettant en place comme si de rien n'était.

Son sourire toujours là...